Quelques exemples de comptes-rendus établis par notre Assistante sociale francophone
Ezra & Ariella E… Rapport de visite n° 113
Ezra & Ariella E…
Annotation de 1 à 10 : 7
Situation familiale : mariée – 7 enfants
Date et heure de visite : 12/05/2015
Adresse : Réhov Hakotel 3/6, Nétivot.
J’ai rencontré la mère à son domicile. Deux des enfants étaient là.
Le père suit des études dans un institut de formation aux carrières rabbiniques et reçoit une bourse mensuelle de 700 Shekels. La mère travaille dans une société de vente en gros de matériel technique. Ils ont sept enfants, entre 7 et 18 ans.
Ils n’ont pas de dettes envers des organisations publiques, mais beaucoup de petites dettes auprès de particuliers, car leur vie quotidienne est très difficile sur un plan financier. Ils ne sont pas inscrits sur les listes de l’Aide sociale publique. Elle prétend qu’ils s’en sortent plus ou moins et se contentent du peu qu’ils ont. Lorsque je lui demande quel est leur problème réel, elle répond qu’il y a de quoi manger tous les jours mais ils n’arrivent pas à payer les charges fixes de leur ménage. Cela pèse sur eux terriblement, tandis que la fête de Chavouoth apparaît à l’horizon. Cependant ils restent confiants et se suffisent de ce qu’ils gagnent.
État des lieux :
Leur logement est complètement délabré. Quasiment vide de mobilier. Le salon contient deux lits. Le désordre qui règne dans cette maison occulte les rares éléments qu’elle contient. La literie et les vêtements ne sont ni pliés ni rangés à leur place. Ils sont jetés aux quatre coins de la maison. La cuisine est sérieusement dégradée et sur-remplie de toutes sortes de choses inutiles. Un désordre insupportable y règne. Les chambres à coucher renferment des lits extrêmement vétustes.
Revenus fixes :
2 800 Shekels (salaire de la mère) + 700 Shekels (bourse du père), soit 3 500 Shekels par mois, au total.
Résumé de la visite :
Famille très modeste disant pouvoir se suffire avec le peu qu’elle gagne. N’est pas inscrite à l’Aide sociale publique. Le père ne reçoit pas sa bourse de façon régulière. Leur logement est totalement inentretenu. Mobilier extrêmement vieux.
Routh & Chimon C… Rapport de visite n° 161
Routh & Chimon C…
Annotation de 1 à 10 : 10
Situation familiale : mariée – 6 enfants
Date et heure de visite : 05/11/2015 11 :20
J’ai rencontré les deux parents chez eux, à la maison. Ils m’ont raconté de quelle maladie la maman avait souffert, il y a environ quatre ans, et comment l’association Tov Ayin Sud leur avait apporté une aide considérable.
Il y a cinq ans encore, Routh et Chimon représentaient un ménage classique sans problèmes. Un beau matin, la maman n’arrive pas à se lever. Les analyses médicales révèlent qu’elle est atteinte d’une maladie rare, caractérisée par une paralysie musculaire générale. Hélas, il n’existe pas à ce jour de remède efficace contre cette maladie. Le mal se propage dans tout son corps jusqu’à la rendre complètement impotente et tributaire d’une chaise roulante…
Un an après, par un miracle dépassant toute explication médicale, la maman commence à se sentir mieux… Le temps passe et elle retrouve l’usage d’une partie seulement de ses fonctions ! Néanmoins, elle ne peut pas rester debout plus de quelques minutes. Leurs amis leur conseillent alors d’acheter une voiture et de passer le permis. Mais les dépenses sont trop lourdes…
En outre, elle n’a plus le droit de tomber enceinte. Or, elle a accouché trois mois après le début de sa maladie, au terme d’une grossesse difficile et dangereuse. Ces derniers temps, elle se sent à nouveau très faible et très perturbée. Elle découvre, contre toute attente, qu’elle est à nouveau enceinte. Les médecins préconisent un avortement en raison du danger potentiel que cela représente pour la mère, vu son état de santé précaire…
En plus de sa faiblesse physique, s’ajoutent à son état moral le poids des soucis et le stress. Son mari s’occupe de tout à la maison. Ils ne reçoivent aucune aide de la famille, qui n’est même pas au courant de leur situation. Ils n’avaient plus de machine à laver et ont dû en acheter une nouvelle…
La mère ne peut rien faire à la maison : ni cuisiner ni s’occuper des enfants. Ils ont réussi à obtenir une aide de la Caisse d’Assurance nationale («Bitouah Léoumi») s’élevant à 2 600 Shekels par mois. Le papa travaille le matin dans les services du rabbinat de Nétivot. Le soir, il complète ses revenus en faisant des ménages.
Une telle situation est très dure à vivre pour lui, quand il doit jongler avec toutes les responsabilités, le gagne-pain, les enfants et les obligations de la maison. Par exemple il n’a pas le temps de ranger la lessive propre dans les armoires. Il se contente de mettre les vêtements dans des sacs. Chaque enfant a son sac et doit se débrouiller. Également, il n’a pas toujours le temps de cuisiner tous les jours.
En conséquence, les enfants ne bénéficient pas d’un repas chaud quotidien.
À l’école, personne n’est au courant de leur situation, mais la direction se doute de quelque chose, en raison du changement anormal dans le comportement des enfants.
État des lieux :
Leur maison leur appartient. Elle est située au rez-de-chaussée. Un investissement important a été fourni au tout début pour aménager l’intérieur de cette maison. C’est un logement simple, mais bien conçu. Cependant, il n’est ni rangé correctement ni entretenu, vu la situation de santé de la mère. Le père n’arrive pas du tout à contrôler une telle situation.
Revenus fixes :
Caisse de l’Assurance nationale («Bitouah Léoumi») ainsi que les maigres revenus du père (rabbinat et ménages).
Résumé de la visite :
Hélas, la maman semble souffrir terriblement, physiquement et moralement. Le papa essaye tant bien que mal de remplir le rôle du père et de la mère à la fois. Il faudrait aider urgemment cette famille, pendant cette période si difficile. Ainsi, une jeune fille pourrait venir quelques heures en fin d’après-midi pour aider les enfants, dans les devoirs scolaires et pour jouer avec eux. Elle pourrait aussi s’occuper de les sortir pour leur changer les idées. Elle aiderait aussi les plus jeunes à ranger leurs habits propres dans les armoires, se doucher et aller dormir.
Il faudrait également faire admettre la plus jeune de la famille dans une crèche, personne ne pouvant vraiment s’occuper d’elle durant la journée.
Il leur faudrait aussi de l’aide pour préparer des repas chauds tous les jours. Cette responsabilité devient de plus en plus difficile à assumer pour le père. Il y a de gros risques que non seulement la mère « s’écroule » mais aussi que le père s’effondre sous le poids des nombreuses charges ! …
Audélia & Mordéhaï E… Rapport de visite n° 172
Audélia & Mordéhaï E…
Annotation de 1 à 10 : 10
Situation familiale : mariée – 4 enfants
Date de visite : 17/10/2015
Adresse : Réhov Elfassi, Nétivot
J’ai rencontré la maman chez elle, à la maison. Elle travaille à plein temps comme éducatrice au centre « Alei Néguev » d’Ofakim. Son mari ne peut pas travailler car il souffre énormément de calculs rénaux et d’une maladie gastrique aigüe. Il est handicapé physiquement. Toutes les charges de la maison reposent donc sur la maman…
Ils ont un découvert bancaire important, ainsi que des dettes envers leur entourage et vis-à-vis des caisses de prêts sans intérêt. Elle doit à chaque fois emprunter de l’argent pour pouvoir acheter les médicaments de son mari, qui leur coûtent plus de 400 Shekels par mois.
Ils n’ont pas assez d’argent pour acheter les choses les plus élémentaires comme des vêtements ou des chaussures. Leur fils de treize ans porte des chaussures déchirées et des chemises trouées ! Elle demande seulement qu’on l’aide à assumer les dépenses vitales et qu’elle puisse enfin arrêter d’emprunter aux voisins de l’argent pour acheter du pain ou du lait, tous les matins.
État des lieux :
La maison n’est pas en bon état. Ils habitent un mini studio depuis déjà 14 ans. Les conditions de vie y sont très précaires. Une porte en accordéon au milieu d’une pièce fait office de chambre à coucher pour trois garçons, et en même temps de salon.
Ils n’ont pas assez de lits pour toute la famille : le canapé du salon sert pour les trois garçons. Quant au fils aîné, âgé de 13 ans, il dort à même le sol sur des couvertures !
La maman douche sa petite fille d’un an dans l’évier de la cuisine, vu qu’il est impossible de laver un bébé dans leur cabine-douche !
La maison est quasiment vide de tout mobilier. Les rares meubles de la maison sont soit cassés, soit en plastique et s’écroulent sous le poids de nombreux effets.
Montant des dettes : découvert bancaire de 11 000 Shekels. 6 000 Shekels de dettes envers les caisses de prêts sans intérêt, et envers leur entourage.
Revenus fixes : salaire minimum d’un plein temps, pour la mère. Le père n’a pas du tout de revenu, conséquemment à son état de santé très précaire.
Résumé de la visite :
La situation financière est très difficile dans cette famille. La maman fait tout son possible pour amener la subsistance à toute la famille et pouvoir s’occuper de ses enfants.
Elle traverse une situation psychologique difficile. Elle allaite encore sa fille car elle n’a pas de quoi lui donner à manger. Leur situation est très dure à vivre pour les grands enfants, n’ayant même pas de quoi leur acheter des chemises ou des chaussures…
Ils ont besoin d’une aide en urgence. Par ailleurs, c’est le début de l’hiver et leur fils dort à même le sol ! Le papa souffre énormément et se promène avec une canne. Il faudrait faire une enquête auprès de la Caisse d’Assurance nationale («Bitouah Léoumi») pour lui obtenir une aide de l’état.
Yaëlle & Chaoul C… Rapport de visite n° 288
Yaëlle & Chaoul C…
Annotation de 1 à 10 : 10
Situation familiale : mariée – 8 enfants
Date de visite : 15/09/2016
Adresse : Réhov Hatekouma 3, Nétivot
J’ai parlé avec la maman, en présence de ses enfants et de son mari. Elle a une garderie d’enfants, chez elle à la maison, depuis plusieurs années. Le papa écrivait des Mézouzot et Téfilines pendant plus de quatre ans, mais n’en a retiré qu’un revenu très modeste. Aujourd’hui, il travaille chez un traiteur.
Yaëlle a ouvert une crèche dans sa maison, mais sa clientèle est issue des milieux pauvres de Nétivot. Les familles payent très difficilement et en retard. Elle ne reçoit donc pas son salaire tous les mois. Chaoul travaille chez un traiteur qui fournit des repas essentiellement à des établissements scolaires. Pendant les mois de juillet et août – période de vacances – il est toujours au chômage. Certaines années il est même privé de travail pendant le mois de septembre, où il y a de nombreux jours de vacances suite aux fêtes de Tichri. Parfois cela se produit en octobre pour les mêmes raisons.
Résultat, les dettes de Yaëlle et Chaoul s’accumulent et ils sont aujourd’hui en situation d’interdit bancaire. Ils ont plusieurs mois de retard, dans le loyer et dans les frais d’écolage. Ils doivent aussi beaucoup d’argent à des particuliers… La banque leur a retiré les carnets de chèques et la carte de crédit. Ils doivent donc payer n’importe quoi en espèces. Ils ont de nombreuses dettes et se retrouvent toujours sans espèces, à ne pouvoir rien acheter.
La maman explique que son mari est le seul à travailler depuis aussi longtemps et à être renvoyé de façon saisonnière – pendant la période des grandes vacances – jusqu’à ce que les commandes de repas de midi reprennent dans les écoles. Ce sera la première année où il commencera à travailler à partir du mois de septembre. Sur l’année entière, il est renvoyé pendant trois mois, en règle générale.
Elle-même se retrouve sans salaire pendant presque deux mois car elle ne fait pas toujours d’inscription d’année en année. En effet, chaque année, ils rêvent de pouvoir déménager mais, finalement, ne trouvent rien correspondant à leur maigre budget.
Ils habitent un troisième étage, dans un trois-pièces tout petit. Il y a une chambre des parents et une seule chambre d’enfants. Or, les enfants sont huit, au total. Ils n’ont qu’un seul lit où tous les enfants dorment, en tête-à-queue…
Le fils aîné de 15 ans étudie à Nétivot, mais souhaiterait changer pour aller dans une autre école, à Jérusalem. En effet, il a entendu que chacun y a son lit et ses propres affaires.Il y a également à manger honorablement, là-bas. La maman a réussi à le persuader malgré tout de rester à Nétivot, près de sa famille.
État des lieux :
La maison est très petite et très encombrée. Il n’y a qu’un seul canapé-lit dans la chambre des enfants. Les filles et garçons dorment ensemble. Cela devient très dur de vivre dans ce petit appartement mais ils ne trouvent rien d’autre à la portée de leur bourse.
Montant des dettes : deux mois de retard de loyer (2 000 Shekels/mois) ainsi que deux mois de retard d’écolage et de nombreuses dettes auprès des particuliers.
Revenus fixes : Père : 4 500 Shekels/mois hormis les mois d’été pendant lesquels il n’a aucun revenu. Mère: 4 500 Shekels/mois. Cependant, le salaire de la mère est très irrégulier, les parents (eux-mêmes défavorisés) lui payant les frais de garderie au compte-goutte.
Résumé de la visite :
Il s’agit d’une famille nombreuse qui se retrouve avec beaucoup de dettes et très peu de possibilités de rembourser. Ils vivent surtout quasiment sans espèces, et cela les empêche d’acheter les denrées alimentaires de base.
Il faudrait les soutenir tout d’abord avec des bons d’achats alimentaires. Ensuite, il faudrait les aider à trouver un nouvel appartement avec une pièce supplémentaire, et dont le loyer serait abordable.
Il faudrait aussi que l’association négocie avec l’employeur du père la régularisation de son emploi pendant les mois d’été. Le but recherché est d’éviter son renvoi saisonnier et lui trouver un travail régulier et rémunéré pendant toute cette période.
Mei-Tal & Lior Z… Rapport de visite n° 389
Mei-Tal & Lior Z…
Annotation de 1 à 10 : 10
Situation familiale : mariée – 5 enfants
Date de visite : 17/12/2015
J’ai rencontré les parents chez eux, à la maison. La maman est professeur d’aérobie dans les jardins d’enfants de la ville. Le papa est instituteur remplaçant, à l’école primaire «Bénayahou». Ils habitent en location.
Ils ont accumulé des dettes depuis plusieurs années car tous deux n’avaient pas encore un travail fixe, à l’époque. Actuellement, ils cumulent un retard de deux mois de loyer. Ils ont réussi à rembourser intégralement ce qu’ils devaient à leur ancienne banque et ont donc fermé leur ancien compte. Ils ont maintenant un autre compte, en instance de fermeture également, jusqu’à encaissement des derniers chèques.
En attendant, leur salaire sert entièrement au remboursement des dettes actuelles. Ils doivent de l’argent à la Compagnie d’Électricité d’Israël («Hèvrat-Hahashmal») et risquent une coupure d’électricité imminente, faute de paiement. Pour l’eau et pour le gaz, c’est exactement la même situation. Ils ont réussi à négocier un accord avec la mairie pour le règlement de la taxe locative annuelle («Arnona») : 1 000 Shekels, au lieu de 4 000 Shekels !
Aujourd’hui, ils arrivent à rembourser progressivement leurs dettes mais ne disposent plus d’aucun argent pour les dépenses quotidiennes. Dans leur entourage, personne n’est au courant de leurs problèmes financiers.
État des lieux :
C’est une location. Le mobilier est simple, mais en bon état. La maison est bien entretenue, quoique très simple.
Montant des dettes : 51 900 Shekels, comme suit :
5 400 Shekels de retard dans le paiement du loyer.
7 500 Shekels empruntés à une caisse de bienfaisance.
8 000 Shekels à l’entourage.
25 000 Shekels à la banque.
2 500 Shekels à la Compagnie d’Électricité.
3 500 Shekels à la mairie (retard dans le paiement des factures d’eau).
Revenus fixes : Aide de la Caisse d’Assurance nationale («Bitouah Léoumi») + le revenu de la mère = 5 500 Shekels.
Étant remplaçant, le père n’a pas de revenu fixe.
Résumé de la visite :
Il s’agit d’une famille avec une grande volonté de s’en sortir et qui refuse de rester dans le cercle de la pauvreté. Elle fait tous les efforts possibles pour cela. Il faudrait les aider dans les dépenses quotidiennes afin qu’ils puissent rembourser toutes leurs dettes et tourner une nouvelle page.
Je leur ai conseillé tout d’abord de faire passer leur compte en banque en statut d’étudiant (moins d’agios et surtout plus d’avantages généraux), le papa étant considéré encore comme étudiant (puisqu’il étudie en vue d’obtenir un diplôme d’état de professeur).
J’ai donné également à la maman une adresse afin d’avoir un prêt de 30 000 Shekels sans intérêt, grâce au Ministère de l’Économie, qui veut aider les citoyens désireux de s’installer à leur compte. Ils peuvent ainsi rembourser une partie des dettes à la banque et éviter de payer les intérêts.
Ils doivent également arriver à négocier avec la Compagnie des eaux pour obtenir un tarif adapté et donc réduire leur dette envers la mairie (qui perçoit le paiement des factures d’eau). Le papa doit également vérifier auprès du Ministère de l’Éducation s’il y a possibilité de recevoir une bourse pendant la durée de ses études.
Rahel & Yéhochoua D… Rapport de visite n° 424
Rahel & Yéhochoua D…
Numéro de rapport : 5
Annotation de 1 à 10 : 10
Situation familiale : mariée – 12 enfants
Date et heure de visite : 15/09/2014
Adresse : Réhov Hayovel 44, Nétivot.
C’est une famille de 12 enfants, dont 4 sont mariés et 8 vivent encore au domicile parental. J’ai eu au téléphone l’une des filles – mariée. C’est elle qui m’a contactée pour une demande d’inscription de ses parents à la liste des familles soutenues par notre Association.
Ces gens-là traversent une situation de surendettement. Ils sont propriétaires de l’appartement qu’ils occupent. En tant que famille nombreuse, ils bénéficient du droit de protection des biens immobiliers du citoyen. Les pouvoirs ne peuvent donc opérer aucune saisie sur leur maison.
Ils vivent actuellement une très grosse épreuve : le père de famille est atteint d’une grave maladie qui l’empêche totalement de travailler. La responsabilité économique de ce ménage repose donc entièrement sur la mère.
J’ai rencontré les deux parents ; nous avons eu une conversation qui a duré près d’une heure. La mère a éclaté en sanglots en me racontant la terrible histoire de leur régression économique et sociale. Ce couple conserve cependant la ferme volonté de sortir de ce tourbillon infernal. La mère fait preuve de volonté, imagination et ténacité. Elle n’hésite pas à se confronter aux instances de justice, à s’informer de partout sur ses droits et à occuper divers emplois et diverses gardes pour faire rentrer le moindre argent.
Conclusions au terme de l’entretien :
Ce foyer m’a causé une très vive émotion, et en particulier la mère de famille. Ils font preuve de fermeté et de responsabilité. Ils réagissent avec une grande force morale face à la situation de détresse qu’ils sont en train de vivre.
Dans le passé, le père gagnait très bien sa vie (15 000 Shekels/mois). La mère était alors femme au foyer. En cette circonstance, ils avaient acheté un appartement en s’appuyant sur les revenus du père. Au bout de quelques années, le père découvre qu’il est atteint d’une grave maladie touchant à l’intégrité du système nerveux. Son état se dégrade de plus en plus et le plonge dans l’incapacité totale de travailler. Il en arrive au point de ne plus pouvoir ouvrir même le goulot d’une bouteille… A ce stade, il n’existe pas de remède à cette maladie, si ce n’est un traitement qui ralentit seulement son évolution. Il obtient ensuite une allocation d’invalidité. Quant à la mère, elle se retrouve dans l’obligation de sortir travailler afin d’assurer la subsistance de toute la famille, soit dix personnes, à l’époque de notre entretien. Désormais, elle travaille dans un supermarché où elle est responsable du nettoyage et de l’entretien des lieux. Elle occupe des postes de garde et de remplacement, et effectue un maximum d’heures supplémentaires.
Le père raconte qu’ils ont eu un entretien avec un conseiller dans les services de la santé publique pour savoir s’il a droit à une augmentation de son indemnité d’invalidité. Or, vu qu’il suit en ce moment un traitement pour ralentir les effets de sa maladie, il risque de voir son indemnité réduite d’une partie. Il préfère donc ne faire aucune demande. En outre, la loi les protège d’une saisie d’huissiers sur la propriété de leur appartement.
Dans le quotidien, ils ont beaucoup de difficultés à assurer leurs besoins vitaux, et parfois n’ont même pas assez d’argent pour préparer les repas du Chabbat, pas même de quoi acheter un poulet !
Ils sont animés d’une volonté très ferme de s’en sortir mais ne trouvent pas de solution efficace, pour l’instant. Ainsi, en ce milieu de mois de septembre 2014, ils ont réussi à régler tous les retards de paiement des factures d’électricité, pour un montant de 8 000 Shekels. Ils représentent une famille très réfléchie, très consciente de ses difficultés et qui s’efforce sincèrement de vivre en rapport avec ses moyens.
J’ai proposé à la mère de suivre une formation professionnelle dans le cadre des programmes offerts par le Ministère du travail et de l’emploi, où elle aurait droit à un stage payé à 80%, voire même 100%. Elle a manifesté un vif intérêt pour ce sujet et s’est adressée aussitôt aux services en question pour faire les papiers et choisir un secteur professionnel adéquat, où elle pourrait réaliser des revenus plus importants. Malheureusement, le bureau de l’emploi a exigé qu’elle paye d’abord la totalité des frais du stage, moyennant une garantie de remboursement du Ministère du travail, pendant la durée de la formation. Étant complètement démunie, elle a dû renoncer à ce magnifique projet…
État des lieux :
Leur logement est spacieux mais très mal entretenu. On sent qu’un investissement important a été fait dans le passé lointain afin d’enjoliver l’endroit. Hélas, le temps a laissé ses traces et les lieux sont aujourd’hui délabrés. Quant au mobilier, il n’est pas dans un meilleur état. Dans la salle à manger, il ne reste que quatre chaises autour d’une table vacillante. Au salon, se trouve un canapé déglingué. Et à la cuisine, le réfrigérateur agonise… On remarque que l’entretien de la construction a été interrompu à une certaine époque. Par exemple, les murs sont repeints à moitié et les fils électriques ne sont pas recouverts…
Conclusion de la visite :
Cette famille donne une très bonne impression. Il faut revérifier la situation de santé du père dans les services sociaux et voir si un traitement destiné à ralentir les effets de sa maladie risque réellement de lui faire perdre une partie de son indemnité. Si ce n’est pas le cas, il faut effectuer à nouveau une demande d’augmentation de son allocation d’invalidité.
Dans le domaine du travail, la mère a des principes d’éthique très stricts. Elle a également des talents de créativité et d’organisation. Il faut l’aider urgemment à trouver le secteur d’activité professionnelle adapté à ses capacités, adapté à ses besoins financiers et surtout l’aider à payer la formation. Si l’on peut lui adjoindre un complément d’aide à la maison et lui permettre de suivre ce programme avec application, ce sera parfait. En outre, cette maman a besoin de se décharger un peu de tout ce joug, trop lourd pour elle : elle dirige toute la maisonnée et sert son mari comme une véritable infirmière, sachant qu’il nécessite des soins intensifs et une alimentation spéciale. Ses forces physiques s’affaiblissent, par conséquent…
En résumé, ils ont reçu l’information nécessaire concernant leurs droits et ils perçoivent les subventions d’état correspondantes. Ils s’évertuent désespérément à obtenir des sources de revenus suffisantes. Ils veulent s’en sortir. Si l’on arrive à apporter à la mère le complément d’aide dont elle a besoin, elle réussira à trouver les forces morales et l’énergie nécessaires à la survie et à la pérennisation de son foyer, et au bien-être de son époux. Il s’agit d’une femme dotée de qualités humaines exceptionnelles, et d’une très haute moralité. Elle est capable de réussir brillamment dans n’importe quel domaine professionnel possible. C’est un devoir de la rediriger vers le Ministère du travail et de l’emploi, de contrôler toutes les démarches et formalités, et surtout renégocier avec les services les modalités de paiement de sa formation.
Chira & Mattityahou C… Rapport de visite n° 526
Chira & Mattityahou C…
Annotation de 1 à 10 : 10
Situation familiale : mariée – 7 enfants
Date de visite : 21/10/2014
Adresse : Réhov Hayovel 5 Nétivot.
J’ai rencontré la maman chez elle, avec plusieurs de ses enfants. Elle en est à son neuvième mois de grossesse. Elle travaille comme caissière dans un supermarché et son mari travaille dans les entrepôts d’une autre grande surface. Leur compte en banque est limité : ils n’ont pas droit d’émettre de chèques ni d’utiliser leur carte de crédit. La maman a commencé à m’expliquer les dettes énormes du loyer de l’ancien appartement. En effet, ils ont connu une période pendant laquelle la mère n’avait pas pu travailler.
La famille voudrait absolument déménager à cause de l’insalubrité de l’appartement actuel. Pour le moment, c’est une chose impossible à cause des dettes qui se sont accumulées dans cet appartement, pour un montant de 75000 Shekels. À cela, se rajoutent des dettes d’électricité et d’eau (menace imminente de coupure).
La vie au quotidien est vraiment dure, et en particulier le Chabbat. Elle avoue qu’elle ne parvient pas à dormir la nuit, car elle pense tout le temps aux mêmes problèmes : comment va-t-elle pouvoir donner à manger à ses enfants, pendant la semaine ? Comment va-t-elle s’organiser pour préparer son Chabbat ?
Elle est en ce moment en congé de maladie, et elle essaye de faire passer son état en « grossesse à risque ». Ils ont des dettes envers leur entourage mais aussi envers plusieurs institutions. Ils doivent payer de nombreuses dépenses : frais de scolarité, frais vestimentaires, livres d’écoles, fournitures scolaires… Ils ont essayé déjà plusieurs fois d’obtenir un prêt global qui leur permettrait d’effacer leurs dettes et de recommencer à zéro, mais sans aucun succès…
La situation devient de plus en plus difficile au quotidien, malgré le fait que les deux parents travaillent. Il n’y a pas de repas chaud tous les jours. Quant aux enfants, ils ne reçoivent même pas le minimum vestimentaire basique.
État des lieux :
La maison est dans un état très avancé de délabrement: il y a de grands trous dans les murs, beaucoup de fuites d’eaux et des traces de moisissures. Il n’y a pas de meubles, hormis une table, des chaises et un vieux canapé tout déchiré. Les meubles de la cuisine sont tous cassés, le marbre du plan de travail est cassé en deux également et menace de s’écrouler. Les parois des murs s’effritent continuellement.
Montant des dettes : au total 152 000 Shekels, comme suit :
22 000 Shekels (loyer de l’ancien appartement)
75 000 Shekels (loyer de l’appartement actuel)
55 000 Shekels (entourage et institutions)
Résumé de la visite :
Une forte impression de pauvreté se dégage de cette maison. On en est même arrivéà une certaine situation de danger pour les enfants. Le propriétaire de la maison ne veut rien entendre quant aux travaux à effectuer. Mais Chira et Mattityahou n’ont pas les moyens matériels de déménager…
La maman doit accoucher dans un mois. Il est impensable qu’elle revienne avec un nouveau-né dans une maison aussi délabrée. Les parents donnent l’impression de faire très attention à leur situation financière et ont une forte volonté de sortir de ce cercle de pauvreté dans lequel ils se trouvent actuellement. Mais, ils sont happés par leurs dettes qui les rattrapent toujours,et ne leur permettent pas de recommencer une vie nouvelle.
La maman a demandé de l’aide pour acheter des chaussures à ses enfants car elle ne peut plus leur en acheter. J’ai vu personnellement les enfants se promener avec de vieilles chaussures, toutes trouées et déchirées…
Guila & Avraham M… Rapport de visite n° 550
Guila & Avraham M…
Annotation de 1 à 10 : 10
Situation familiale : mariée – 6 enfants
Date de visite : 29/05/2016
Adresse : Réhov Yaldei Oslo 1020, Nétivot
J’ai rencontré la maman chez elle, à la maison. C’était le lendemain de la Bar-Mitsva de leur fils. La situation n’a pas vraiment changé depuis ma précédente visite. La maman continue à travailler comme caissière au Super marché. Elle a réussi à rembourser ses dettes. Le papa continue de changer assez souvent de travail. Dernièrement, il vient de commencer un nouveau travail, et c’est sa première semaine.
La Caisse d’Assurance nationale («Bitouah Léoumi») ne leur donne toujours pas le droit de recevoir l’allocation logement car ne se sont pas écoulés dix ans depuis la vente de leur habitation. Ils n’ont pas les moyens de servir des repas chauds tous les jours. Grâce à l’Association TOV AYIN SUD, il y a quelque chose à manger pour le Chabbat. La maman m’avoue qu’elle n’a pas le temps de s’organiser car elle reçoit jeudi soir les bons d’achat de l’Association. Or, elle n’arrive pas toujours à faire les achats et préparer le Chabbat, tout en travaillant le jeudi soir et le vendredi.
Ils reçoivent leurs habits, des amis et des voisins, car elle n’a pas assez d’argent pour en acheter des neufs, et de même pour les chaussures. Les parents dorment sur un canapé-lit et les enfants sur des lits qu’un magasin leur a donnés. Le petit dernier dort sur un matelas à même le sol car ils n’ont pas de lit pour lui.
Ils ont célébré la Bar-Mitsva de leur fils aîné. La famille de son mari s’est occupée de couvrir tous les frais, depuis l’achat des Téfilines jusqu’à la location de la salle de réception d’une synagogue. Ils doivent bientôt quitter leur appartement car le propriétaire a vendu la maison. Ils ne savent que faire car ils ont encore des dettes impayées (retards dans les loyers).
La maman ne reçoit pas d’aide de la Caisse d’Assurance nationale («Bitouah Léoumi») car elle n’arrive pas à courir après les services administratifs toutes les fois où on lui demande des documents supplémentaires. Elle n’a plus de force ni d’énergie pour tout cela. Ils sont entrés dans un cercle de médecins et d’analyses médicales à cause de leur fille qui souffre d’anorexie,alors qu’elle n’a que 15 ans !
État des lieux :
La maison est très simple mais bien aménagée. Ils ont reçu, l’année dernière, de nouveaux meubles offerts par un magasin qui a entendu parler de leur situation.
Montant des dettes : la seule dette connue est celle des retards dans la location et qui se monte à 11 000 Shekels.
Revenus fixes : la maman gagne 2 500 Shekels par mois comme caissière et le papa vient de commencer un nouveau travail.
Résumé de la visite :
Le changement majeur dans cette famille réside dans le fait que la mère a réussi à conserver son poste de caissière tout en finissant de rembourser ses dettes auprès du Supermarché. Il faudrait vérifier du côté du père de famille qui a l’air d’être instable dans le travail et n’arrive pas à se trouver une place, économiquement parlant.
La maman arrive toujours chez elle dans un état d’épuisement mais doit s’occuper des enfants et des démarches administratives auprès de la Caisse d’Assurance nationale («Bitouah Léoumi»).
En conclusion, il serait recommandé de soutenir cette famille avec des bons d’achats alimentaires, chaque semaine. Il faudrait aussi soulager la maman en l’aidant à s’occuper des démarches administratives.
Il faudrait faire pour eux une demande d’obtention de la Garantie minimale de revenus («Havtahat Hakhnassa»). Ils sont censés y avoir droit car les deux parents travaillent.
Orlie C… Rapport de visite n° 568
Orlie C…
Annotation de 1 à 10 : 10
Situation familiale : en procédure de divorce – 8 enfants
Date de visite : 29/06/2016
Adresse : Réhov Hayovel 20/5 Nétivot
J’ai rencontré la maman chez elle, à la maison. Elle est puéricultrice et garde plusieurs enfants à son domicile, y compris ses petits-enfants. Son mari a quitté la maison il y a deux semaines environ.
Ils sont en procédure de divorce.
Elle a une fille déjà divorcée, qui habitait chez elle jusque’ alors, avec son bébé. Dernièrement, elle s’est remariée et a donc quitté la maison de sa mère, il y a deux semaines.
Elle a quatre fils mariés qui travaillent tous dans l’enseignement. Un autre garçon est en train d’effectuer son service militaire. Elle a encore deux autres garçons, adolescents, âgés de 15 et 17 ans qui vivent avec elle.
Elle habite en location et doit déménager au mois de septembre dans un appartement plus petit. Elle dirige une garderie d’enfants mais ne profite aucunement de l’argent qu’elle gagne. En effet les chèques que tous les parents ont donnés, dès le début de l’année, ont déjà été distribués afin de payer les dettes antérieures. Elle n’a donc aucune rentrée concrète d’argent.
Ses dettes proviennent d’une crèche qu’elle avait essayé d’ouvrir il y a quelques années mais qui avait fermé assez rapidement. Lorsqu’elle divorcera et déménagera, elle cherchera un nouveau travail.
Elle a une voiture qu’elle compte vendre, cet été, quand la garderie fermera. Elle ne peut encore pas vendre la voiture car elle l’utilise pour amener les enfants à la garderie et les ramener chez leurs parents, tous les jours.
Elle sait qu’elle a encore beaucoup de dettes mais ne connaît pas leur montant exact. En effet, son mari s’est toujours occupé lui-même de gérer leurs finances, obtenir de l’argent et faire les courses. Depuis qu’il a abandonné le domicile, elle n’a plus aucune rentrée ni le moindre argent en espèces. Elle a dû emprunter de l’argent à sa voisine pour pouvoir acheter du pain et du lait !
Orlie est très inquiète car elle doit déménager début septembre tandis qu’il lui reste une dette de 3 500 Shekels à régler à son propriétaire. Sa machine à laver ne fonctionne plus. Elle ne peut ni la faire réparer ni en acheter une neuve. Elle lave donc son linge à la main et le laisse sécher au soleil, en cette saison d’été. Elle ne sait pas comment elle va faire quand l’hiver viendra.
Il y a quelques semaines, elle a essayé de travailler en tant que femme de ménage. Elle a dû arrêter rapidement ce travail car elle doit être présente à son domicile au bout de quelques heures. En effet, elle a un fils qui ne peut pas rester seul à la maison plus de quelques heures. Il souffre de phobies et il est suivi par un psychiatre, à Béer-Chéva.
Elle ne se sent plus les forces – ni physiquement ni moralement – de surmonter toutes ces épreuves. Elle est arrivée à un âge où elle est tout simplement fatiguée et ne peut plus continuer à vivre ainsi.
Elle s’inquiète pour le déménagement car elle ne sait pas d’où elle va trouver l’argent pour payer les déménageurs…
État des lieux :
La maison est effectivement devenue trop grande pour elle. Elle va donc déménager dans un appartement plus petit. Il y a beaucoup de désordre. Les meubles sont vétustes mais restent encore en assez bon état.
Montant des dettes: elle n’a pas connaissance du montant exact de ses dettes.
Revenus fixes : elle n’a plus aucun revenu fixe.
Résumé de la visite :
Cette dame est censée prendre sa retraite, après plus de trente ans de travail en tant que puéricultrice. Or, elle n’a plus aucune ressource de subsistance. Les revenus générés par la garderie d’enfants sont absorbés intégralement par le remboursement des dettes.
En outre, elle doit faire face à sa nouvelle situation en tant que mère monoparentale, divorcée, grand-mère, et devant trouver toute seule (de surcroît !) les ressources nécessaires à la subsistance de toute sa famille, sachant que ses enfants se trouvent souvent chez elle !
Dans un premier temps, il est vital de lui distribuer régulièrement des bons d’achats alimentaires afin qu’elle puisse nourrir correctement sa famille et surtout ses petits-enfants. Ensuite, il serait bon de trouver quelqu’un ayant un camion de déménagement et pouvant effectuer son déménagement gratuitement.
Rivka & Nadav A… Rapport de visite n° 570
Rivka & Nadav A…
Date d’écriture du rapport : 11/03/2015
Annotation de 1 à 10 : 10
Situation familiale : mariée – 5 enfants (5~10 ans)
Date de visite : 11/03/2015
Adresse : Réhov Hayovel 38/12, Nétivot
J’ai rencontré la mère avec ses enfants, à son domicile. Elle travaille une partie de la journée dans une garderie d’enfants. Son mari poursuit un cycle d’études rabbiniques et reçoit une bourse d’études. Mais, il arrive que sa bourse ne soit pas versée en temps voulu. Parfois, il y a même des retards… De temps à autre, des personnes charitables leur adressent quelques dons. La mère explique qu’ils vivent avec seulement 3 000 Shekels de rentrées mensuelles !
Ils se contentent de très peu et refusent catégoriquement de contracter les moindres dettes. Pour les vêtements, elle se contente d’acheter le strict minimum. Pour l’alimentaire, il n’y a pas tous les jours un repas chaud à la maison.
« On ne vit pas sur le compte des institutions bancaires ! » Dit-elle souvent. Ils vivent donc avec les modestes revenus qu’ils reçoivent. Quand ils n’ont rien, ils ne dépensent rien, tout simplement ! Ainsi, raconte-t-elle, il y a quelques semaines, elle a préparé un Chabbat avec 50 Shekels seulement ! Elle a acheté du pain en tranches, une boîte de thon, une plaque d’œufs et quelques friandises pour les enfants, afin qu’ils ressentent quelque peu la joie du Chabbat…
État des lieux :
L’appartement est agencé très simplement. Il y a un mobilier de base, vétuste et partiellement endommagé.
Résumé de la visite :
Il s’agit d’une famille modeste, qui se contente de très peu et qui garde tout de même l’espoir. Ce couple refuse d’entrer dans un cercle de dettes, quelles que soient leurs conditions de vie. Ils recevaient dans le passé la garantie de revenus minimum (« Havtahat Hakhnassa »). Néanmoins, aujourd’hui, ils n’y ont plus droit. Ce changement a aggravé leurs difficultés économiques.
Karen & Yigal C… Rapport de visite n° 910
Karen & Yigal C…
Annotation de 1 à 10 : 10
Situation familiale : mariée – 6 enfants
Date de visite : 25/01/2016
La maman m’a reçue chez elle ; son mari était présent. Ils ont déménagé il y a quelques mois à Nétivot. Ils habitaient auparavant dans une petite localité appelée «Hachmonaïm». La mère a réussi à trouver un travail temporaire dans une crèche. Elle y amène sa fille de deux ans avec elle, ne pouvant pas payer de baby-sitter. À «Hachmonaïm», les services sociaux de la mairie avaient pris en charge leur foyer, considéré comme « famille à risques », à cause d’un incident survenu avec leur enfant âgé de trois ans. Néanmoins, à Nétivot, les services sociaux ont refusé de prendre en charge cette famille, sous prétexte de manque de fonds…
Elle a un fils de cinq ans et demi scolarisé dans un jardin d’enfants réservé à ceux qui souffrent. Elle a également une fille inscrite dans une structure éducative pour enfants atteints de certaines déficiences. Quant à son fils âgé de trois ans, son dossier est en cours d’analyse. En effet, il manifeste un comportement hyperactif ainsi que des troubles de concentration. De tels enfants nécessitent les services d’un orthophoniste et d’une rééducatrice en psychomotricité. Or, tous ces frais ne sont pas pris en charge par les services sociaux…
Les filles aînées n’ont ni assez de vêtements ni de chaussures. La petite fille de deux ans n’a pas du tout de chaussures car elles se sont déchirées. Pour la sortir, la maman l’assoit dans la poussette et lui met deux paires de chaussettes… Un autre enfant à des chaussures trop grandes ! … La maman lui met également deux paires de chaussettes, pour éviter cette fois-ci que les chaussures ne lui tombent !
La mère me dresse la liste de leurs difficultés financières. Il leur manque parfois de l’argent, même pour acheter des couches (pour un bébé et deux autres enfants qui souffrent d’incontinence pendant la nuit). En outre, elle ne peut pas préparer chaque jour un repas chaud, à la maison,faute de budget. Dans ce cas, les enfants se contentent de manger du pain… Les enfants demandent pourquoi il n’y a rien à manger et leur mère répond qu’il n’y a que cela et qu’il faut s’en contenter. Il leur manque les choses les plus basiques à la maison, sans compter les difficultés pour eux à payer les traites mensuelles habituelles. Elle fait revenir son fils entre 13 heures et 14 heures, sous prétexte de le faire manger, mais il ne mange rien (ou seulement du pain sec) car elle n’a pas de quoi payer la cantine !
État des lieux :
La maison est très simple. Le peu de mobilier qui s’y trouve est soit usagé, soit détérioré. Il n’y a pas assez de moyens matériels pour chauffer l’appartement en hiver…
Montant des dettes : 21 000 Shekels à leur ancien propriétaire. Ils sont en instance de procès pour savoir s’ils doivent payer 40 000 Shekels en plus, comme leur ancien propriétaire l’exige.
Revenus fixes : La maman effectue un petit travail, à raison de deux heures par jour. Le père est instituteur remplaçant.
Résumé de la visite :
C’est une famille complètement démunie, qui se contente de très peu. Ils luttent pour satisfaire les besoins les plus élémentaires de leurs enfants. Malheureusement, les frais du déménagement et les dettes de leur ancien loyer les empêchent de subvenir à leurs besoins les plus essentiels.
Maya & Mordéhaï Z… Rapport de visite n° 949
Maya & Mordéhaï Z…
Annotation de 1 à 10 : 7
Situation familiale : mariée – 9 enfants
Date de visite : 14/11/2016
Adresse : Réhov Hazani 1139, Nétivot
J’ai rencontré la maman chez elle, à la maison. Elle a une garderie d’enfants à son domicile. Le père fait des études pour devenir Juge rabbinique «Dayan». C’est une famille nombreuse de 9 enfants, dont les âges varient entre 1 et 17 ans.
Foyer n’arrivant pas à couvrir toutes les dépenses quotidiennes. Grosses difficultés à payer les traites mensuelles.
État des lieux :
Logement simple mais en bon état, propre et ordonné. Mobilier basique.
Montant des dettes :
Hormis un découvert bancaire important, ils n’ont pas de dettes. Leur maison leur appartient. Ils ne payent pas de remboursement d’un prêt immobilier pour cela («Mashkenta»), leur logement ayant été acheté aux services de logements HLM de la ville de Nétivot («Amigour») il y a de nombreuses années.
Revenus fixes :
La mère dispose de 4 000 Shekels de rentrées mensuelles générées par la garderie d’enfants. Le père reçoit 1 500 Shekels par mois d’allocation de l’institut où il poursuit ses études. Ils perçoivent les allocations familiales de la Caisse d’Assurance nationale («Bitouah Léoumi»). Ils vont bientôt recevoir la garantie minimale de revenus («Havtahat Hakhnassa»).
Résumé de la visite :
Situation financière difficile pour cette famille. Cependant, la mère fait de son mieux pour amener la subsistance à toute la famille et pouvoir s’occuper aussi de ses enfants.
Ils ont besoin d’une aide continue. L’Association TOV AYIN SUD va poursuivre son assistance en leur donnant régulièrement des bons d’achats alimentaires. Ils auront droit également chaque hiver à des bons d’achats vestimentaires (manteaux et chaussures chaudes).
Rahel & Itzhak A… Rapport de visite n° 990
Rahel & Itzhak A…
Numéro de rapport :2
Annotation de 1 à 10 : 10
Situation familiale : mariée – 9 enfants
Date de visite : 13/12/2016
Adresse : Réhov Jabotinski 1338, Nétivot.
J’ai rencontré la maman chez elle. C’est une femme au foyer. Ils ont neuf enfants, dont les âges varient entre 1 et 12 ans.
Le papa poursuit des études dans un institut professionnel de formation aux carrièresd’enseignement, à Béer-Chéva.
La mère a deux enfants en bas-âge avec elle, à la maison. Elle a l’air mieux que l’année dernière, lors de ma précédente visite. Son état moral, en particulier, s’est nettement amélioré. Elle est bien plus détendue, sereine et contente. Elle est très reconnaissante envers l’Association, dont elle qualifie les activités « d’opérations de sauvetage véritable de vies humaines ». Elle voudrait sincèrement envoyer à TOV AYIN SUD un message de remerciement et exprimer toute sa gratitude mais le courage de se dévoiler lui manque…
La situation de cette famille s’est heureusement améliorée, suite à l’aide fournie par l’Association TOV AYIN SUD. À présent, tous les enfants de la famille A dorment dorénavant dans de vrais lits offerts par l’Association l’année dernière.
Une jeune fille prise en charge par l’association depuis presque un an se rend toujours chez eux quelques fois par semaine, afin d’aider la mère et organiser la maison. La mère est très reconnaissante envers nous pour notre intervention. Elle n’a plus l’impression de se sentir diminuée. En outre, la jeune fille connaît parfaitement toutes les tâches à assumer : nettoyage, lavage, repassage etc…
Automatiquement, la mère est davantage disponible pour le bien de ses enfants. Elle peut ainsi leur consacrer beaucoup plus de temps pour les devoirs à la maison, notamment. Jusqu’alors, tout le joug de la maison reposait entièrement sur la mère, le père ne rentrant chez lui que très tard, dans la soirée.
Concernant la dette de location que ce couple supporte, ils ont réussi à négocier un arrangement avec le propriétaire, qui consent à percevoir de temps en temps seulement une fraction de la dette, selon leurs possibilités financières.
La mère s’efforce de préparer un repas chaud tous les jours, quand cela est possible. Elle reconnaît que si elle recevait un complément d’aide financière, elle serait plus rassurée.
État des lieux :
C’est une location.Logement très simple, plutôt délabré mais ordonné. En bien meilleur état que l’année dernière. Nouveau mobilier ornant le salon et offert par l’Association, fonctionnel, ludique et parfaitement adapté aux besoins de la famille A…
Montant des dettes :
Plusieurs mois de location.
Revenus fixes :
Assurance nationale (« Bitouah Léoumi ») et Bourse d’études de l’institut professionnel de formation du père (2 000 Shekels / mois).
Résumé de la visite :
L’Association Tov Ayin Sud a apporté certainement l’aide qu’il fallait, et au bon moment. En cette occasion, la mère a appris à ne jamais désespérer et à continuer de garder la foi jusqu’à « la fin du tunnel ».
TOV AYIN SUD poursuit son soutien régulier en heures hebdomadaires d’aide au rangement et au nettoyage de la maison ainsi qu’en bons d’achats alimentaires. L’Association va tenter de leur accorder une augmentation de soutien.
Tamar & Gabriel L… Rapport de visite n° 1 018
Tamar & Gabriel L…
Annotation de 1 à 10 : 8
Situation familiale : mariée – 6 enfants
Date de visite : 17/01/2016
Adresse : Nétaïm, Nétivot.
J’ai rencontré la maman, chez elle. Elle est femme au foyer. Le papa est menuisier, installé à son compte. La maman est sous traitement, suite au stress et à une dépression nerveuse causée par leur situation financière catastrophique. Elle subit aussi les conséquences psychiques de trois guerres dans la région de Nétivot (qui touche la bande de Gaza). Un de ses fils a terriblement souffert de la dernière guerre. Il sort maintenant d’une longue hospitalisation en établissement psychiatrique. Il est sous traitement et reste sous surveillance médicale continue.
À cause de son état dépressif, la mère n’est plus du tout au courant de leur situation matérielle. Seul son mari s’occupe de leur budget. Or, l’entreprise de menuiserie du père ne marche plus. Celui-ci est donc en faillite économique. En conséquence, il n’a plus de compte en banque. Il traîne de nombreuses dettes alors qu’il n’a plus de travail. Il est dans l’impossibilité matérielle de rembourser ses dettes. Il doit de l’argent à la mairie, à la Caisse d’Assurance nationale («Bitouah Léoumi»), à la compagnie d’Électricité d’Israël («Hèvrat Hahashmal») et à divers établissements scolaires. En outre, ils ont plusieurs dossiers de règlement de dettes avec huissiers.
Suite aux nombreuses coupures de courant, la compagnie d’électricité leur a installé un compteur indépendant rechargeable. Ils versent la somme qu’ils décident et le compteur fonctionne selon le temps imparti. Lorsque le compte est épuisé, ils doivent eux-mêmes recharger le compteur afin de continuer à avoir de l’électricité à leur domicile.
Le «Vaad Hatsedaka» local (ou «Bureau d’aide aux nécessiteux») prend en charge les frais de scolarité de l’un des enfants. Il leur verse aussi une bourse d’études pour leur fille qui étudie à «l’Institut de l’Enseignement» de Benei-Berak — établissement formant aux carrières de l’Éducation nationale.
Ils sont inscrits dans les services sociaux de la mairie de Nétivot, qui leur envoie régulièrement des denrées alimentaires conservables. Ils sont également inscrits dans les services de l’association «Hasdei-Naomie» qui leur verse une subvention.
État des lieux :
Il s’agit d’un logement comprenant un salon et deux chambres à coucher. La maison est très simple et le mobilier vétuste. Certains des enfants dorment au salon, sur des matelas à même le sol ! L’endroit est trop petit pour une famille aussi nombreuse.
Montant des dettes : 300 000 Shekels envers les services publics !
Ainsi que 40 000 Shekels de dettes contractées auprès de divers particuliers.
Revenus fixes : Tamar et Gabriel L… n’ont plus du tout de revenu.
Résumé de la visite :
Famille traversant beaucoup de difficultés, autant financières que familiales. Une aide régulière pour les aider à surmonter ces difficultés devient vitale pour eux. Tamar et Gabriel ont besoin de recevoir des bons d’achats alimentaires afin de compléter la nourriture qui leur manque. La mère m’a demandé de les aider avec des bons d’achats de vêtements, surtout pour les garçons qui n’ont plus rien de quoi se vêtir.
Sarit H… Rapport de visite n° 1 051
Sarit H…
Annotation de 1 à 10 : 10
Situation familiale : divorcée – 4 enfants
Date de visite : 08/05/2016
Adresse : Réhov Harav Tsaban, Nétivot
J’ai rencontré la maman chez elle, à la maison. Elle était séparée de son mari depuis 10 mois. Elle vient tout dernièrement d’obtenir le divorce, il y a deux mois environ.
Actuellement, elle ne travaille plus. Elle avait une garderie d’enfants chez elle. Son ex-mari l’a dénoncée aux services publiques des impôts qui lui ont fermé sa garderie, et lui ont bloqué son compte en banque en attendant d’effectuer toutes les vérifications.
Son ex-mari ne lui verse aucune pension. En outre, elle ne peut pas recevoir d’aide de la Caisse d’Assurance nationale (« Bitouah Léoumi »). En effet, il y a deux mois encore, elle n’était toujours pas considérée comme divorcée. À présent, son compte bancaire est bloqué. Elle doit maintenant payer à elle seule toutes les charges de la maison où elle habite. Son mari attend la décision du tribunal le concernant.
Cela fait plus de deux jours qu’elle a subi une coupure d’électricité à cause d’une ancienne dette. Il n’y a absolument rien à manger chez elle. Elle ne reçoit aucune aide, hormis celle de ses voisines qui se cotisent pour lui envoyer du pain et du lait pour ses enfants.
État des lieux :
La maison est très jolie et bien arrangée. Mais le réfrigérateur et le congélateur sont vides !
Montant des dettes : 70 000 Shekels (banque) ainsi que 2 500 Shekels (électricité).
Revenus fixes : 750 Shekels de la Caisse d’Assurance nationale («Bitouah Léoumi»).
Résumé de la visite :
Il faut aider de toute urgence cette mère de famille dans cette phase difficile et lui envoyer de toute urgence des bons d’achats alimentaires afin qu’elle puisse nourrir décemment ses enfants.